Voici en bref quelques innovations que le Luthier Canadien Mario Lamarre conçoit à son Atelier Montréalais au Québec pour et/ou à la demande des musiciens(nes) professionnels(les).
Monsieur Lamarre fabrique principalement les instruments qui composent le quatuor à cordes ainsi que la contrebasse. Il a étudié de 1977 à 1980 avec le maître Luthier Italien Sylvio de Lellis qui s'était alors installé au Québec pour fonder un premier Atelier-École Canadien. Depuis plus de trente-trois ans qu'il explore le merveilleux monde de la lutherie Monsieur Lamarre a développé un style très personnel tel qu'un concept de voûtes à facettes, bien que cela ne l'empêche cependant pas de fabriquer des instruments de type plus conventionnel. Les voûtes à facettes (8 par table, 4 en bas et 4 en haut) sont l'aboutissement d'une réflexion sur la solidité des tables ainsi que d'une recherche esthétique contemporaine. Ces facettes sont sculptées à l'image des nervures d'une feuille d'érable, le sommet des plans permet rigidité et souplesse à la voûte. Le positionnement des facettes s'inscrit dans une recherche des caractéristiques vibratoires des voûtes. Les deux lignes de force longitudinales sont orientées selon le mode vibratoire du mode 2 (Chaldni Pattern développé par l'acousticienne et luthier Mme Carleen Hutchins et ses équipiers http://www.phys.unsw.edu.au/jw/chladni.html). La mise d'épaisseur est approximativement la même qu'une voûte classique. Le premier instrument à facettes daté de 1984 que monsieur Lamarre a réalisé est un violon, et il a su adapté sa théorie concernant les facettes aussi bien aux autres instruments du quatuor à cordes qu'à la contrebasse.
Que serait un instrument de musique sans un musicien pour le faire chanter? L'excellent violoniste professionnel et connaisseur dans le domaine de la Lutherie, monsieur Lajos Molnar, l'encourage dès le tout début. Il a cru au potentiel de ces instruments et après en avoir joué durant plus de 30 ans, il en est toujours pleinement satisfait. La sonorité ainsi obtenue confère à l'instrument les mêmes caractéristiques de timbre et de volume qu'une voûte classique traditionnelle.
Une autre de ses innovations concerne la contrebasse. La contrebasse est un immense instrument qui mesure plus 1 mètre 90, aux proportions plus que généreuses, difficilement transportable et coûtant aux musiciens classiques, de jazz, et populaires appelés à se donner en concert à l'étranger un important supplément dans les avions, ainsi qu'un danger accru de bris. C'est pourquoi monsieur Mario Lamarre, dans un souci constant de satisfaire sa clientèle fabrique depuis 1995 une contrebasse semi acoustique au manche démontable "Lamario” dont la taille réduite facilite le transport.
Cette contrebasse a été conçue pour être amplifiée, servir à la pratique acoustique et être transportée de façon compacte.
Le manche est démontable et s'ajuste pour les hauteurs de cordes. L'épaule en tige d'aluminium est aussi démontable. Le cheviller est plus petit et comporte des mécaniques de chevilles légères. La table est en bois d'épinette, les éclisses en contre-plaqué, plaquées cerisier et le fond est en cerisier massif. Les foyers harmoniques sont logés dans les éclisses. La caisse comporte une barre acoustique ainsi qu'une âme. Le manche est en érable ondé et la touche est en ébène.
Cet instrument sonne, lors de l'amplification en utilisant soit un pick-up sous le pont David Gage, Underwood ou Full Circle, au niveau de son timbre, de sa puissance et de son équilibre comme une contrebasse conventionnelle, elle possède un excellent ‘sustain' et il n'y a aucun problème de ‘feedback'. Cette petite contrebasse peut se transporter dans une housse ou un coffret de 48 pouces de long (voir valises de transport). Elle se monte et se démonte en 5 minutes et aucun outillage, incluant l'ajustement, n'est requis.
Ce manche démontable peut être adapté à tous types de contrebasses standard1 et la sonorité de l'instrument n'en est nullement affectée. Un coffre de transport en aluminium fait sur mesure par des professionnels, renforcé et rembourré est présentement disponible pour la contrebasse semi acoustique au manche démontable ainsi que pour une contrebasse au manche démontable.
Voici ce que monsieur Lamarre nous dit à propos de son innovation concernant son manche démontable : "Avec le temps je me suis rendu compte que le manche démontable ne créait aucun problème d'ajustement, de ‘buzz' et de solidité. Depuis 1995, j'ai expérimenté ce manche démontable sur une contrebasse de type standard avec l'excellent contrebassiste classique professionnel, monsieur René Gosselin. À notre grande surprise la sonorité de l'instrument en est devenue plus puissante et plus ouverte. Depuis, j'en ai réalisé plus d'une cinquantaine, autant pour mes contrebasses que pour des contrebasses anciennes classiques professionnelles, le même phénomène s'est reproduit au niveau du son, alors j'attribue ce gain au fait que le manche peut vibrer légèrement, indépendamment de la caisse. Ce manche se maintient solidement, uniquement par la tension des cordes. Les contrebassistes possèdent actuellement de 2 à 3 chevalets ou utilisent des ajusteurs insérés dans les pieds du chevalet à cause des changements climatiques que nous avons en Amérique du Nord. Ce manche permet l'ajustement en hauteur des cordes ainsi que de trouver le renversement approprié à la basse. Avec le manche démontable (ajustable), nous pouvons régler la hauteur des cordes au dixième de millimètre près, sans pour autant enlever de la tension sur les cordes. Il se produit un autre phénomène très intéressant concernant la tension des cordes sur la touche. Si on utilise un chevalet ajustable lorsqu'on veut remonter les cordes on augmente la tension et son contraire lorsqu'on veut les rapprocher de la touche. Maintenant avec le manche le phénomène est inversé au niveau des tensions. Si on veut remonter les cordes de la touche on obtient une diminution de la tension et le son est plus libre et son contraire pour les rapprocher de la touche on augmente la tension ce qui est favorable à l'émission des sons."
Le besoin d'une extension sur une contrebasse contemporaine l'a amené à développer une extension intégrée avec la tête sculptée (volute traditionnelle et/ou selon le goût du musicien(ne) voir extensions). L'extension de do permet à une contrebasse 4 cordes d'obtenir le do ou si grave d'une contrebasse 5 cordes. En ce qui concerne une contrebasse 5 cordes avec extension, une corde en plus de l'aigu, soit un do ou un ré, le musicien a la possibilité de jouer dans le registre du violoncelle. L'accord s'étend donc du si grave au do ou ré aigu.
N'hésitez surtout pas à nous faire part de vos commentaires, ils seront très appréciés.
1. Un internaute m'a fait connaître un excellent article concernant un manche démontable pour contrebasse fabriqué par Franz Prokop, Bohemian making tradition du début du 19ième siècle, il a été publié par Double Bassist; Issue Number 5, Spring 1998. L'article est disponible sur internet au http://www.contrabass.co.uk/spring98.htm